Lors d’une visite immobilière, l’atmosphère peut rapidement basculer de l’excitation à la gêne. Parfois, en un claquement de doigts, un simple commentaire peut transformer une perspective prometteuse en un moment embarrassant. Qu’ils proviennent des acheteurs, des vendeurs, ou même des agents immobiliers en charge de la transaction, certains mots ou remarques peuvent semer le doute ou éveiller des interrogations. Et une fois que ces phrases sont prononcées, les rattraper devient un véritable challenge.
Alors, quels sont ces propos qui, lancés innocemment, peuvent tout compromettre ? Comment éviter ces faux pas qui peuvent nuire à la finalisation d’une vente ou à l’acte d’achat ? Dans cet article, nous allons explorer ces phrases pièges et vous donner quelques astuces pour naviguer habilement lors de vos prochaines visites. Si l’univers de l’immobilier vous passionne ou que vous envisagez une transaction prochaine, vous voudrez sans doute poursuivre la lecture. Le terrain est miné, mais avec un peu d’astuce et d’anticipation, vous pourrez éviter ces embûches verbales.
Le jeu subtil de la communication en immobilier
« D’autres acheteurs sont déjà sur le coup »
Tenter de provoquer une certaine urgence chez les acheteurs potentiels est une technique bien connue dans le monde immobilier. En effet, l’affirmation selon laquelle « nous avons déjà deux offres entre les mains » peut être utilisée comme levier pour inciter à l’action rapide. Toutefois, cette méthode peut aussi s’avérer risquée. Pour beaucoup d’acheteurs, en particulier ceux qui sont déjà sur leurs gardes, une telle pression peut être ressentie comme une manipulation ou un bluff, ce qui peut provoquer un retrait plutôt qu’un engagement. Pour les professionnels, il peut être plus judicieux de créer un sentiment d’urgence en mettant en avant les atouts du bien ou les raisons pour lesquelles il est particulièrement convoité, sans forcément évoquer d’autres offres.
Astuce : Si vous êtes un acheteur et que vous sentez cette pression, prenez un moment pour réfléchir. Demandez des détails, renseignez-vous davantage sur le bien, et surtout, ne prenez pas de décision hâtive.
« Ce bien n’est pas au bon prix »
Les opinions et les avis extérieurs sont courants lors des visites, en particulier de la part des primo-accédants accompagnés de leurs proches. L’affirmation « ce bien a été surestimé » peut sembler judicieuse pour tenter une négociation, mais elle peut aussi écorner la relation entre l’acheteur et l’agent. Les professionnels s’efforcent en général de baser leurs estimations sur des données concrètes. Telles que les ventes récentes dans le quartier ou les caractéristiques spécifiques du bien. Avant de faire une telle déclaration pendant la visite, il serait sage de s’appuyer sur des faits et des chiffres tangibles.
Astuce : Si vous estimez que le prix est trop élevé, prenez le temps d’étudier le marché local, consultez les biens similaires vendus récemment et préparez-vous à discuter avec des arguments solides. La négociation sera plus fructueuse si elle est basée sur des faits plutôt que sur des impressions.
Quand les mots rendent l’atmosphère électrique pendant la visite
« Nos relations avec les voisins sont… tendues »
On le sait, dans l’immobilier, le dicton « mieux vaut un bon voisin qu’un ami éloigné » n’a jamais été aussi vrai. Quand un vendeur lâche à haute voix : « Avec les voisins, c’est plus possible ! », l’effet est quasi immédiat. Un véritable refroidissement s’opère. Mais attention ! Les relations interpersonnelles étant complexes, il est primordial de ne pas généraliser. Un malentendu avec un voisin n’est pas forcément l’histoire d’une vie. Cela peut être une situation isolée qui ne reflète pas l’ambiance générale du voisinage.
Astuce : Si vous êtes vendeur, évitez d’aborder les querelles de voisinage. Si le sujet est inévitable, évoquez-le de manière nuancée. Pour les futurs acheteurs, souvenez-vous qu’une mésentente peut être temporaire et qu’il est toujours possible de construire de nouvelles relations.
« Petits, les mains dans les poches ! »
Une visite immobilière n’est pas une partie de jeu. Cependant, les enfants, animés par la curiosité, peuvent avoir la bougeotte. Pour les agents, voir des enfants toucher à tout, surtout lorsque les parents semblent détachés, peut rapidement devenir source de stress. Xavier Bardeau, à la tête d’une agence ERA à Strasbourg, le confirme : gérer ce genre de situation est tout sauf une mince affaire. En effet, durant ces moments, l’agent est tiraillé entre son rôle professionnel et celui, plus délicat, de « gardien de l’ordre ». Toutefois, il est crucial de se rappeler que la sécurité et la responsabilité sont primordiales.
Astuce : Si vous êtes parent et que vous prévoyez une visite, il peut être judicieux de parler à vos enfants avant celle-ci pour leur expliquer le contexte et établir quelques règles. Pour les agents, avoir une approche bienveillante et, si nécessaire, rappeler ces règles avec tact peut aider à éviter les malentendus.
Comment bien exprimer ses impressions sans froisser
« Je ne parviens pas à m’imaginer ici »
Il arrive souvent que lors d’une première impression, un bien ne corresponde pas exactement à ce qu’attendait le visiteur. Et l’expression spontanée de ce sentiment peut, sans le vouloir, décevoir l’agent immobilier qui a fait de son mieux pour présenter un bien répondant aux critères énoncés. Si la phrase « Je ne me projette pas du tout ! » est prononcée trop hâtivement, il vaut mieux prendre son temps. En effet, parfois, il suffit de quelques minutes supplémentaires pour commencer à voir les choses sous un autre angle. Pour les agents, c’est le moment de creuser davantage les besoins de l’acheteur : est-ce la configuration du salon, l’emplacement de la cuisine ou simplement la décoration qui pose problème ? La communication est la clé.
Astuce : Si vous êtes visiteur, essayez d’être plus précis dans vos remarques. Plutôt que d’exprimer une opinion globale, ciblez ce qui vous dérange vraiment. Cela permet à l’agent de vous proposer des alternatives ou des solutions.
« Ce n’est vraiment pas beau… »
Être honnête est une qualité, mais la diplomatie a aussi son rôle à jouer, notamment lorsqu’on visite un bien en présence de ses propriétaires. Leur dire carrément « C’est moche ! » peut, non seulement blesser, mais aussi tendre l’atmosphère. Virginie Guigard, forte de son expérience, sait qu’il est préférable de reformuler les choses pour éviter les malentendus. Une simple reformulation comme « Cela ne correspond pas vraiment à mes goûts » ou « J’aurais imaginé quelque chose de différent » peut faire toute la différence.
Astuce : En tant qu’acheteur potentiel, pensez à adopter une approche constructive. Si une pièce ou un élément spécifique ne vous plaît pas, exprimez-vous en termes de « préférences personnelles » plutôt qu’en jugeant de façon absolue. Pour les agents immobiliers, rappeler que les goûts sont subjectifs peut aider à désamorcer les situations tendues.
Manière de formuler ses préoccupations sans froisser pendant la visite
« Le voisinage ne nous séduit pas vraiment »
La première impression d’un quartier peut parfois décourager un acheteur potentiel, et c’est un sujet délicat pour les agents immobiliers. Pourquoi ? Tout simplement parce que, si on peut aisément repenser une pièce ou retapisser un mur, changer tout un quartier relève de l’impossible. Face à cette réaction, il est important de s’interroger : est-ce une question de commodités, d’ambiance ou de sécurité ? Parfois, découvrir les trésors cachés ou les avantages insoupçonnés d’un quartier peut faire toute la différence.
Astuce : En tant qu’acquéreur potentiel, essayez de peser le pour et le contre. Si le bien a tout ce que vous cherchez mais que le quartier vous laisse dubitatif, considérez l’idée d’y faire un tour à différents moments de la journée ou d’échanger avec des habitants pour obtenir un autre point de vue.
« J’envisage une proposition bien inférieure au prix demandé »
Être transparent sur son budget ou sur l’estimation qu’on fait d’un bien est une chose. Toutefois, faire une offre nettement en-dessous du prix du marché peut être mal perçu, car elle peut sembler ne pas tenir compte de la valeur réelle du bien. Virginie Guigard le sait, tout n’est jamais figé dans le domaine de l’immobilier. Chaque vendeur a ses raisons, et si certains peuvent sembler fermés à la négociation, ils peuvent parfois se montrer plus flexibles que prévu.
Astuce : Si vous êtes l’acheteur et que vous envisagez une offre plus basse, il pourrait être judicieux d’expliquer votre raisonnement à l’agent immobilier. Cela peut aider à ouvrir un dialogue constructif et éviter des malentendus. De son côté, l’agent peut guider et informer sur la réalité du marché pour équilibrer les attentes.